Par Rosie Pioth  Â
Cet article dĂ©crit les stratĂ©gies de rĂ©silience de deux femmes entrepreneures rĂ©sidant au Congo Brazzaville en relevant les principaux dĂ©fis auxquels elles sont confrontĂ©es dans leur ambition et dans leur rĂŞve de promouvoir l’entrepreneuriat fĂ©minin dans le pays.  Â
Elle est une jeune femme entrepreneure congolaise qui s’investit dans la transformation des produits agro-alimentaires, notamment la fabrication des confitures et autres. Son produit phare est la farine de manioc panifiable qu’elle commercialise dans les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. Agrozoe, sa très petite entreprise, lancée en 2019, a bénéficié du financement de la Fondation Tony Elumelu.
À force de se frotter au monde des petites affaires, Exaucée GHALLA a fini par s’offrir une bonne connaissance en matière de  vie entrepreneuriale. Des efforts remarquables supplémentaires lui permettent de relever quotidiennement les défis auxquelles elle est confrontée dans ce sous-secteur agroalimentaire.
Il faut avouer que de nombreuses congolaises ont choisi la voie de l’entrepreneuriat pour rĂ©aliser non seulement leurs rĂŞves, mais aussi et surtout pour assurer leur autonomie financière.Â
Actives dans divers secteurs, comme l’agroalimentaire, la mode, la beauté, les tics,.., elles restent cependant confrontées à plusieurs difficultés telles que la problématique d’accès au financement, la concurrence déloyale, la discrimination du genre et les barrières culturelles.
Ces divers obstacles, loin s’en faut, ne les découragent pas pour autant. Elles font plutôt preuve de résilience et s’évertuent continuellement pour s’impliquer dans des initiatives qui promeuvent l’entrepreneuriat féminin.
SĂ©raphine Nadine Ekoa est un serial entrepreneur installĂ©e au Congo. Elle s’investit dans plusieurs projets d’entrepreneuriat. Ă l’instar d’Africadvice conseil et incubateur, un groupe créé en 2016 prĂ©sent dans plusieurs secteurs d’activitĂ©s, et menant des activitĂ©s dans le domaine de la formation au tourisme en passant par l’évĂ©nementiel, la transformation agroalimentaire et la distribution des produits Made in Congo made in Africa. Elle met en place des chaĂ®nes de valeur de la fourche Ă la fourchette et l’ouverture des boutiques. Africashops, spĂ©cialisĂ©e dans la vente des produits fabriquĂ©s exclusivement au Congo rĂ©pond Ă son souhait de voir les produits locaux ĂŞtre distribuĂ©s Ă tous les niveaux, afin de mieux promouvoir  » le consommons local « .Â
Pour répondre au besoin de partage de l’information et des bonnes pratiques business, elle crée en 2019 le Club des Femmes Entrepreneuses du Congo, une association dédiée à la femme entrepreneure » et qui cherche à impacter son environnement, et à aider les femmes entrepreneures à développer leurs business.
« La formation de la jeune fille est très importante pour moi, car elle reprĂ©sente le Congo de demain. Si elle a la tĂŞte sur ses Ă©paules, elle sera capable de se prendre en charge et, par consĂ©quent, participer au dĂ©veloppement du pays », a indiquĂ© l’entrepreneure, avant d’exhorter les femmes qui s’engagent dans l’entrepreneuriat Ă persĂ©vĂ©rer et Ă ĂŞtre davantage endurantes en dĂ©pit des obstacles. Â
Comme bon nombre des pays africains, la RĂ©publique du Congo fait partie des pays qui ont connu, de manière considĂ©rable, une augmentation des effectifs des femmes entrepreneures. Cette augmentation quantitative a inspirĂ© le gouvernement congolais vers la mise en place d’un cadre juridique et règlementaire favorables aux petites et moyennes entreprises. L’exemple de l’Agence de DĂ©veloppement des très Petites, Petites et Moyennes Entreprises dĂ©nommĂ©e : ADPME et créée en fĂ©vrier 2022, vise Ă encadrer l’ensemble des acteurs de l’écosystème entrepreneurial en vue de favoriser la crĂ©ation de petites entreprises. Cet organe Ă©tatique poursuit Ă©galement la mission de renforcer les capacitĂ©s et d’amĂ©liorer les compĂ©tences des porteurs des projets en vue de consolider, de dĂ©velopper et de pĂ©renniser leurs activitĂ©s.  Â
Lors des Assises Nationales de l’Entrepreneuriat organisées en Mars 2022 à Brazzaville par le Ministère Congolais des Petites et Moyennes Entreprises (TPMEA), Mme Belmonde Dogo, Ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté de la Côte-d’Ivoire, invitée, a fait la déclaration ci-contre : « Je reste convaincue que l’homme est le chef de famille, mais que le la femme reste le pilier du développement d’un pays ». A cette même occasion, le représentant du PNUD en République du Congo Maleye Diop, a corroboré cette assertion et soutenu que :
« Dans une nation, plus la femme contribue à la vie active, mieux celle-ci se porte ».
Toutefois, la question du financement de ces femmes entrepreneures demeure cruciale et sensible. En guise d’exemple, au Congo Brazzaville, le gouvernement a mis en place le Fonds d’Impulsion de Garantie et d’Accompagnement (FIGA), une structure publique créée en 2020 dont le but est d’apporter un appui au dĂ©veloppement des TPMEA et apporter des rĂ©ponses concrètes Ă la problĂ©matique d’accès des TPMEA aux services financiers et non financiers en s’appuyant sur les acteurs de terrain que sont les incubateurs. Cependant, actuellement, malgrĂ© quelques dossiers accompagnĂ©s et financĂ©s, cette structure est sous les projecteurs Ă cause d’un scandale de dĂ©tournement des fonds. Â
Refusant toute demande d’interview, elle rassure néanmoins l’opinion qu’il existe des entrepreneurs congolais ayant déjà bénéficié de ses fonds pour promouvoir leurs entreprises comme l’atteste madame Ekoa dont l’incubateur dédiée aux femmes était justement dans le pool des partenaires du FIGA. « Je continue de dire que le FIGA est une excellente initiative que nous enviait beaucoup de pays à l’international », précise à ce sujet madame Ekoa.
AccĂ©der au financement du FIGA reste, en effet Ă ce jour, un parcours de combattant pour les nombreuses femmes entrepreneuses que nous avons interviewĂ©es ; la plupart d’elles ayant optĂ© pour l’autofinancement, dans l’attente de bĂ©nĂ©ficier de nouvelles opportunitĂ©s de financements de leurs entreprises. Â
Du moins, des efforts sont fournis par les autorités gouvernementales pour non seulement encourager l’entrepreneuriat féminin, mais aussi faire éclore un écosystème économique au sein duquel les femmes congolaises joueront pleinement leur partition.
@Rosie Pioth
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